Ecologie 64 / L'OURS, LE RENARD & LA CHOUETTE

STOCKAGE DE CO2 – Jurançon PREMIÈRE EN FRANCE et PREMIÈRE MONDIALE EN ZONE HABITÉE


OUI à L’URGENCE CLIMATIQUE, NON AUX FAUSSES SOLUTIONS !


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Janvier 2010 – Inauguration du projet à Lacq, lieu de captage – Les riverains de la Chapelle de Rousse à Jurançon (Lieu de stockage) manifestent leur opposition

Le CSC est contesté pour plusieurs raisons :

  • Le CSC (Captage et Stockage du Co2) ne sera pas prêt à temps pour éviter les forts impacts des changements climatiques car il ne sera pas disponible à grande échelle avant 2030.
  • Le CSC ne permet pas de réduire les émissions. Il les augmente ! Le captage et le stockage du carbone consomment entre 10 et 40 % de la capacité d’une centrale électrique. numérisation0001
  • Il est impossible scientifiquement de garantir un stockage sûr et permanent du CO2. Toute fuite aura des conséquences sur l’environnement, le climat et la santé humaine. (Gaz inodore et indétectable). Un taux de fuite, même très faible, sapera tout effort d’atténuation des changements climatiques. (lien)
  • Le CSC coûte cher: (6 000 milliards de dollars sur quarante ans selon l’IEA, l’Agence Internationale de l’Energie). Les sommes consacrées au CSC réduiront d’autant les investissements pour les solutions durables aux changements climatiques. Les investissements dans le CSC menacent de verrouiller le futur énergétique mondial.
  • Localement, Total va dépenser 60 millions d’euros, soit 500 € par tonne de CO2 (pour 120 000 t). Or une telle somme permettrait de reboiser environ 20 000 ha et de séquestrer, en l’espace d’une quarantaine d’années (temps moyen de développement des arbres plantés), l’équivalent de 8 millions de tonnes de CO2, soit 400 fois plus.(lien)
  • Les compagnies pétrolières se désengagent rapidement de ces projets. TOTAL se désengagera du site de Jurançon en 2013, laissant ensuite l’entretien et la charge aux collectivités.
  • Le CSC n’est une solution ni à court terme, ni à long terme. L’enfouissement de déchets quels qu’ils soient ne doit être légitimé.report-cover-for-false-hope.jpg
  • Les véritables solutions pour limiter les impacts des changements climatiques sont l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, lesquelles constituent des solutions sûres, rentables, sans poser les risques liés au CSC, et sont d’ores et déja disponibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le décalage entre l’urgence et le temps nécessaire pour une solution fiable et durable est souligné par le rapport « False Hope » de Greenpeace.

 

LES RISQUES

Le CO2 est asphyxiant à plus de 5% de volume dans l’air (selon source Total). Il est irritant, incolore et est plus lourd que l’air. (Le CO2 récupéré et transporté par le pipeline de 27 km est concentré à plus de 90% ! .)

1) Les risques de fuites encourus ne sont pas négligeables. Ils sont bien connus et mal maîtrisés

  • La fuite progressive en raison d’une faille, d’une fracture ou d’un puits non détecté : Une libération lente et continue du CO² entraînerait simplement une dissémination lente dans l’atmosphère. Beaucoup d’effort pour rien. Au passage les sols et nappes phréatiques auront été pollués et acidifiés.
  • La fuite soudaine par défaillance du puits d’injection ou par remontée dans un puits abandonné  : Une libération soudaine et importante de CO2 entraînerait des risques immédiats pour la vie et la santé si des êtres humains étaient exposés à des concentrations de CO2 dans l’air supérieures à 7 à 10 % par volume. Un dégazage soudain aurait un impact important. En petite quantité le CO² ne présente aucun danger. Au contraire, une libération rapide et soudaine peut être mortelle.

2) Le CO2 provoque une acidification des nappes phréatiques et des sols. L’acidification peut provoquer la dissolution de métaux présents dans le sous-sol et leur relargage dans l’eau. Ces modifications chimiques au niveau des aquifères profonds peuvent influencer la qualité des nappes d’eau moins profondes dont certaines sont potables. Le CO2 stocké contiendrait en effet des traces de métaux comme le mercure, le plomb ou le nickel, ou encore des traces de dérivés chlorés. Selon l’Ineris, en cas de fuite, ces substances pourraient alors contaminer l’air et l’eau avoisinante. Cela présenterait alors des risques d’inhalation ou d’ingestion de ces produits par les riverains. (Lire Rapport INERIS – Février 2011)

‘Les conséquences des modifications de la biomasse sont actuellement imprévisibles, car les processus bio-réactionnels ont été peu étudiés dans les conditions correspondant à celle d’un stockage de gaz acides.(…) Cette pratique est une source de fort déséquilibre thermodynamique (du coté mécanique), mais aussi peut perturber le fonctionnement biologique dans le réservoir.’ (Lien)

3) Autres risques possibles : une fissuration des aquifères liée à l’augmentation de pression en injectant le CO2 (Les problèmes de pression en sous-sol pourraient entraîner de légères perturbations en surface (soulèvement de terrain, impact sur les constructions) ; la présence de forages anciens dans le sous-sol qui compromettent l’étanchéité du confinement ; ou encore l’ACCROISSEMENT DU RISQUE SISMIQUE.’ (Cité Sciences)(Autre Lien)   / VOIR AUSSI RUBRIQUE : ACCROISSEMENT SISMIQUE

Par ailleurs,« les questions de responsabilité mondiale à long terme – dans le cas, par exemple, d’un rejet accidentel dans l’atmosphère – et les questions locales liées à l’impact sur l’environnement n’ont pas encore été examinées. » Rapport Spécial du GIEC(p.35)

Les compagnies pétrolières, auteurs de ces projets (vendus à l’opinion publique comme des projets « environnementaux »), reconnaissent le fait qu’elles ne connaissent pas les conséquences à long terme. Personne n’est capable de prédire les mouvements de terrains. En sachant que nous sommes dans une ZONE SISMIQUE, et que des recherches sont nécessaires sur toute la chaîne d’évaluation des risques et tout au long du cycle de vie du stockage.

Doit-on faire courir ce risque aux populations ? Seront-elles informées ? Sachant que Total se désengage du site de Jurançon en 2013!

(Pour info, le réservoir géologique s’étend sur un rayon de 2 km jusqu’à Gan et de Las Hies jusqu’à la gare de Pau. C’est d’ailleurs sur ce périmètre que Total a placé ses capteurs de détection sismique.)CJE

Il est impératif de ne pas jouer aux apprentis sorciers.Le lobby du charbon propre ne se soucie pas forcément de la population mais bien plus de la manne financière qui va arriver lorsque ces techniques seront mises au point. Rappelons qu’il s’agit ici d’une première mondiale en matière de captage, transport et stockage. C’est la première fois que les trois étapes se réalisent simultanément sur un même site. L’objectif de Total est d’en déposer le brevet. PREMIERE EGALEMENT EN ZONE HABITEE. Les trois projets précédents aux Etats-Unis, en Allemagne et aux Pays-Bas ont été stoppés grâce à la mobilisation des populations locales et compte tenu des risques.Voir rubrique.

Très clairement, ces projets de stockage de CO2 présentent quatre intérêts majeurs aux yeux des industriels:

1. Ne pas être taxé sur les émissions de gaz à effet de serre destinés à être enfouis, et continuer à consommer toujours plus d’énergie fossile

2. Se débarrasser de ces déchets sous couvert de projets environnementaux

3. Faciliter l’extraction du peu de pétrole qui reste dans les puits, en augmentant grâce à l’injection la pression à l’intérieur du puits (lien)

4. En prime, tirer un maximum de bénéfices financiers par la commercialisation de ces brevets

A côté de tels enjeux, la sécurité de la population, et la richesse du terroir local, n’ont que peu de valeur!

Qui a parlé de projet « environnemental »?

Chacun constate aujourd’hui le déséquilibre que la seule pollution atmosphérique a engendré en quelques décennies seulement… Ce projet ne va-t-il pas dédoubler le problème plutôt que de le résoudre?

TOUS LES ARTICLES DANS LA RUBRIQUE : Pourquoi le CSC est contesté : Explications – ARTICLES


CJE – une asso pas comme les autres

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Association pour le moins atypique, qui ne souhaite pas organiser de pétition l’année précédent l’inauguration, et ce, malgré les demandes répétées, qui ne souhaite pas non plus organiser de réunions publiques, ni communiquer outre mesure … Etc.

Le dossier juridique est entre de « bonnes mains », celles de Mme Lambert-Habib, juriste pour France Nature Environnement (FNE), et représentante de la SEPANSO. Mme Lambert est la fille de Mme Loustalet, Présidente de CJE, mais est également l’épouse de M. Habib, Président de la Communauté des Communes de Lacq, lequel soutient quant à lui le projet et encourage sa validation. Cliquez ici.

Voir site FNE : __Cliquez ici__ ( Site de FNE , rubrique  » A . PRINCIPES  » : FNE a pour principe de ne « pas évacuer à priori cette technique (…) ». (en référence au CSC)

Mme Lambert a également participé à un « Atelier de travail sur l’acceptabilité sociale de la Capture et du Stockage de Co2, organisé à Paris dans le cadre de projets de recherche (…) ».

CJE et la Sepanso, (avec comme représentantes Mme Loustalet et Mme Lambert-Habib) sont les seules associations et personnes du milieu associatif, autorisées à participer aux CLIS organisées avec les responsables Total et les personnalités politiques locales.

 


« PERSPECTIVES » POUR LE CSC

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« La prochaine décennie sera celle où ça passe ou ça casse » : tel est le pronostic du Japonais Nobuo Tanaka, directeur de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), qui ouvrait le 3e colloque international sur le captage et le stockage du CO2 organisé le 5-6 novembre à Paris.

Le directeur de l’IEA ajoute, « qu’il faudra gagner la confiance du public ». (…) De fait, la démonstration de la sûreté de cette filière apparaît comme la clé de son développement. »

L’IEA a établi une feuille de route ambitieuse. L’objectif est d’arriver à cent projets à grande échelle en 2020, puis 850 installations en 2030 et 3 400 en 2050, ce qui permettrait de piéger 10 milliards de tonnes de CO2 par an. Un chiffre à comparer aux 30 milliards de tonnes annuelles aujourd’hui relâchées par les activités humaines. L’investissement nécessaire sur quarante ans est de près de 6 000 milliards de dollars.(…) »

Lien source INRS en ref. Article de Pierre Le Hir – Le Monde.fr


RECOURS FAIT AUPRÈS DU PARLEMENT EUROPÉEN :

Voir lettre adressée au Parlement européen: lettre-au-parlement-europeen

A notre demande, Sandrine Bélier a lu notre requête auprès du Parlement européen lors de la Réunion de la Commission européenne du 06 11 2012. Cette réunion a eu lieu près de deux ans après le début de l’injection (dont l’inauguration a eu lieu en Janvier 2010). Elle fait suite à notre recours, puis à une enquête menée par le Parlement européen sur une durée de plus d’un an.  (Lien)

Suite au marathon de lettres via notamment COCLIPAU (Lien), n’ont bizarrement été comptabilisées par le Parlement que deux signatures  … (?)

Comme on peut le constater, ce n’est pas le nombre qui compte, mais le type et la nature de la requête …

 


CO2 : POURQUOI TOTAL ARRÊTE SON OPÉRATION DE STOCKAGE ?

Article La République des Pyrénées du 12/12/2012 Par Gérard Cayron

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Total stoppe dès le premier trimestre 2013, et comme nous l’indiquions dans notre édition d’hier, l’expérience d’injection de CO2 à Jurançon. Opération qui a, on s’en souvient, fait couler beaucoup d’encre dès le début. Cette information a été confirmée hier soir par Nicolas Terraz, le directeur de Total exploration-production France (Tepf).

Le premier site européen de captage-stockage, d’un coût de 60 millions, a été lancé en janvier 2010 à partir d’une chaudière de l’usine de Lacq. De là, le dioxyde de carbone a été acheminé par gazoduc, sur 27 km, vers un ancien puits gazier situé à 4 500 mètres de profondeur à Rousse (Jurançon). Jusqu’à l’arrêt de l’injection, 50 à 60 000 tonnes de CO2 auront été stockées.

Pourquoi arrêter dès maintenant ?

Grâce à une prolongation du permis d’exploitation, Total pouvait poursuivre les opérations d’injection jusqu’en juillet 2013. « Mais nous voyons aujourd’hui l’achèvement de notre programme de recherche-développement, d’où la décision d’arrêter durant le premier trimestre de l’année prochaine », commente Nicolas Terraz. Les résultats obtenus seront partagés avec la communauté scientifique lors d’une réunion d’un comité spécial fin janvier. Une phase de « surveillance environnementale » s’enclenchera ensuite pour 3 ans.

Les informations sont-elles significatives ?

Pour Nicolas Terraz, le doute n’est pas permis. « Je crois que nous avons fait la démonstration de la faisabilité sur le plan technique », estime le directeur de Tepf. Par ailleurs, « vis-à-vis de la capacité de stockage du réservoir, le fait d’injecter davantage de CO2 n’aurait en rien réduit les incertitudes. Nous avons réussi à obtenir des modélisations que l’on peut qualifier de robustes » se félicite Terraz qui n’ignore pas les préoccupations environnementales d’une frange de la population.

L’objectif affiché il y a 3 ans – capter 120 000 tonnes – ne sera donc pas atteint, loin s’en faut. « Ce plafond autorisé avait été abaissé à 90 000 tonnes lors de la prolongation du permis », rappelle le dirigeant de Total. Puis, durant l’injection, « tout ne s’est pas passé exactement comme prévu », consent Nicolas Terraz. Plusieurs difficultés techniques (problèmes de séchage, de corrosion sur le compresseur) n’ont permis de stocker que 8 000 tonnes la première année.

Quelles applications pour demain ?

La fameuse « chaudière du futur », déjà évoquée dans ces colonnes (notre édition du 18 avril) et que Total appelle de ses voeux, serait 7 fois plus puissante que celle présente sur l’usine de Lacq. « Afin de concevoir des brûleurs efficaces, le site pilote nous a permis de faire des tests sur une chaudière de 30 mégawatts. On pourrait passer sur une installation de 200 MW », confirme Nicolas Terraz.

Pour autant, la déclinaison industrielle reste à construire car « à ce jour, rien n’est identifié« . « Toutes les connaissances acquises seront utilisées si nous trouvons une application pertinente. On peut dire que des perspectives existent dans un certain nombre de pays qui sont des gros émetteurs de CO2 ». Une étude menée par le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) recense effectivement 7 000 sites susceptibles, à travers le monde, d’être intéressés par la mise en place de cette technologie expérimentée en Béarn.

ZOOM

Tous les projets de captage-stockage abandonnés en Europe

Présentés il y a peu comme une alternative crédible à la problématique des émissions de gaz à effet de serre, les projets de captage de CO2 ont pourtant du plomb dans l’aile. Aujourd’hui, plus aucun dossier susceptible d’accéder aux financements européens n’est encore d’actualité. À Florange, dans un contexte explosif, c’est le géant de l’acier Arcelor-Mittal qui vient à son tour d’annoncer le retrait du projet Ulcos, officiellement « pour des raisons techniques ». Ce programme devait permettre de capter le CO2 émis lors de la production d’acier par les hauts-fourneaux mosellans avant un transfert dans la région de Sedan. La Commission européenne avait, au départ, retenu huit projets, dont Ulcos, dans le cadre d’un programme pouvant financer des solutions innovantes à hauteur de 1,5 milliard d’euros au total.

Article La République des Pyrénées du 12/12/2012 Par Gérard Cayron


Bouchage de puits à Chapelle de Rousse : Total aura dépensé plus de 90 millions

Une « facture » globale supérieure à 90 millions.

51 000 tonnes de CO2 ont été stockées en trois ans sur le site de Chapelle de Rousse, à Jurançon.

Soit moins de la moitié des 120 000 tonnes initialement prévu

 

La Republique des Pyrénées – le 27 mai 2015 


SITE STOCKAGE CO2 – Jurançon :

http://co2.jurancon.blog.free.fr

 

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