LES OGM CACHÉS TENTENT DE S’IMPOSER EN DOUCE…

SITE EURALIS – Rubrique ‘Stop aux idées reçues’ :

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‘Nourrir votre confiance’Vraiment ?

Voir au bas du document ci-dessus, la rubrique : LES OGM / questions réponses d’Euralis interviewés par eux-mêmes (parce qu’on est jamais mieux servi que par soi-même ! ) … et pourtant…

« Êtes-vous favorables aux OGM ?

Réponse (d’Euralis) : « Euralis est favorable à l’utilisation des biotechnologies lorsque leur innocuité est euralis_opt.jpgprouvée. L’utilisation des biotechnologies agricoles doit permettre de répondre aux défis alimentaires et agricoles. (…) »

« Utilisez-vous des OGM ?

Réponse (d’Euralis) : « Non. Euralis respecte le choix des consommateurs et n’a recours à aucun OGM pour l’ensemble de ses activités en France. (…) »

QUIZZ DU JOUR : C’est quoi la différence entre OGM et « biotechnologies » ? ??

 

 

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Reporterre – le 14 avril 2016 :

Le Haut Conseil des biotechnologies, chargé « d’éclairer la décision publique », est accusé par plusieurs de ses membres de soustraire au débat public de nouvelles techniques de modification génétique. L’enjeu : la diffusion sans frein des nouveaux OGM.

arton9533-04ae9.jpgLe Haut Conseil des biotechnologies (HCB) tremble, au bord de l’implosion. Cette instance, chargée « d’éclairer la décision publique », notamment en matière d’OGM, traverse depuis quelques semaines une crise profonde. Après la démission du chercheur Yves Bertheau du comité scientifique, puis celle, lundi 11 avril, de Patrick de Kochko, vice-président du comité économique, éthique et social, sept associations ont claqué la porte du HCB, mercredi 13 avril. Tous dénoncent une « mascarade », et refusent de cautionner « des mensonges au plus haut niveau ».

« Le gouvernement a décidé d’empêcher le débat sur les nouveaux OGM, et on nous demande d’organiser leur acceptabilité sociale ! » s’insurge Patrick de Kochko, également membre du Réseau semences paysannes. Yves Bertheau, directeur de recherche à l’Inra, enchérit : « Je ne supporte pas que l’on mente aux citoyens, même par omission, sur des problématiques qui engagent notre avenir. » « Ce sujet mérite un réel débat sociétal et scientifique, impossible au sein du HCB », constatent, dans un communiqué amer, les ONG démissionnaires, dont les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, Greenpeace ou France nature environnement. Du côté du Haut Conseil des biotechnologies, on indique à Reporterre : « Le HCB est par nature un lieu de débat contradictoire où chacun peut et doit présenter sa position sur les sujets étudiés. Refuser de participer au dialogue ne fait pas avancer le débat sur les Nouvelles Techniques de Sélection des Plantes (NPBT) et fait encore moins progresser la construction d’un avis, qui a pour objet d’éclairer la décision publique de manière indépendante. »

Mais que se passe-t-il au juste ?

Un champ de colza. Cette culture est l’une des plus concernées par les OGM.

À l’épicentre de ces turbulences, les Nouvelles Techniques de modification génétique (NBT). Méganucléase, agro-infiltration, cisgenèse… des termes barbares pour désigner un ensemble foisonnant de techniques de manipulation génétique, regroupées sous le terme d’« édition du génome ». Le principe est généralement le suivant : il s’agit d’opérer une coupure de l’ADN pour provoquer une modification ou une inactivation de certains gènes. Au lieu d’introduire un gène étranger, comme avec la transgenèse, on modifie directement l’ADN de l’organisme. Les laboratoires de biotechnologies travaillent depuis plusieurs années à ces méthodes, qualifiées de « révolutionnaires », qui permettent de créer — au sens littéral — des organismes génétiquement modifiés.

Pour les concepteurs de ces techniques, nul besoin de légiférer : ces biotechnologies sont des « alternatives » aux OGM classiques,

obtenus par transgenèse (l’introduction, donc, d’un gène étranger dans le génome d’une espèce végétale). D’après la NBT platform, ces techniques permettent de « produire des variétés végétales d’une manière similaire, mais plus précise et plus rapide, que les méthodes conventionnelles, tout en surmontant les limites actuelles de la sélection végétale ».

« Les industriels présentent ces NBT comme propres et maîtrisées, et poussent pour qu’elles ne soient pas classées comme OGM afin de ne pas bloquer leur développement »,

constate la Confédération paysanne. Mais la Commission européenne ne statuera qu’à partir des positions des États membres, et celle de la France en premier lieu. Or le gouvernement français se fonde sur l’avis du Haut Conseil des biotechnologies pour « éclairer et guider sa décision ». (…)

OGM : UN RAPPORT-CLÉ DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES AMÉRICAINE ENTACHÉ DE CONFLITS D’INTÉRÊTS

LE MONDE | 08.03.2017

5091480_6_d072_dans-une-boutique-ne-commercialisant-pas-de_a2d2809125d775984e3337ebf0702ca0En mai 2016, l’Académie des sciences américaines rendait un rapport très attendu sur les cultures génétiquement modifiées. Médiatisée dans le monde entier – y compris dans Le Monde –, cette revue générale de la littérature scientifique concluait à l’absence de risques sanitaires et environnementaux des plantes transgéniques commercialisées, mais soulignait l’absence de bénéfices sur les rendements.

Le texte a-t-il été rédigé en toute indépendance ? La question est posée par la revue PLoS One qui publie, dans sa dernière édition, une étude montrant l’existence de conflits d’intérêts au sein du comité d’experts ayant coordonné le rapport. Selon Sheldon Krimsky (université Tufts à Medford, dans le Massachusetts) et Tim Schwab (Food & Water Watch), près du tiers de ses 20 principaux auteurs entretenaient des liens financiers avec des sociétés de biotechnologies. Ces liens n’avaient pas été identifiés ou rendus publics.

Il est très rare que l’intégrité d’un texte provenant d’une institution aussi prestigieuse soit mise en cause dans une revue savante. « Nous avons choisi d’examiner ce rapport parce qu’il est l’un des plus exhaustifs jamais publiés sur les biotechnologies en agriculture, un sujet d’intenses débats publics, et que l’Académie des sciences américaine est dotée de longue date d’une politique de gestion des conflits d’intérêts », écrivent Tim Schwab et Sheldon Krimsky.

« Biais de financement »

Un grand nombre de travaux ont été publiés ces dernières décennies dans la littérature scientifique, éclairant ce que les chercheurs nomment le « biais de financement ». « Ces travaux montrent qu’une étude financée par une entreprise privée tend à produire des conclusions plus favorables aux intérêts du financeur que les études conduites sur fonds publics, résument les auteurs. Ce phénomène concerne aussi bien l’acquisition de données que l’interprétation des résultats. »

Tim Schwab et Sheldon Krimsky ont donc passé au crible des sources ouvertes – déclarations d’intérêts annexées à des articles scientifiques, curriculum vitae, bases de données de brevets, etc. Selon leurs recherches, six membres du panel de 20 scientifiques réunis par l’Académie des sciences américaine avaient été financés dans leurs travaux de recherche par des sociétés liées aux biotechnologies végétales, dans les trois années précédant le lancement de la rédaction du rapport. Soit près du tiers de l’ensemble.

Parmi eux, cinq détiennent en outre des brevets sur des organismes génétiquement modifiés (OGM) destinés à l’agriculture, ou sur des méthodes d’obtention de tels organismes. Parmi les liens d’intérêts mis au jour par les deux auteurs, aucun n’était noué avec des entreprises défavorables au développement des biotechnologies végétales (sociétés liées à l’agriculture biologique, par exemple).

De plus, l’institution elle-même se trouve en situation de conflit d’intérêts financier. En 2014, l’année du début des travaux d’expertise, notent les chercheurs, « les trois principales entreprises de biotechnologies végétales (Monsanto, Dow et DuPont), ont chacune donné 5 millions de dollars [4,7 millions d’euros] à l’Académie des sciences américaines ». « Certains de ces dons ont été accordés à des projets portés par l’Académie et concernant les biotechnologies, ajoutent Tim Schwab et Sheldon Krimsky. Cela inclut un colloque de 2015, organisé par l’Académie sur les actions de communication de la science des biotechnologies végétales auprès du public. » Le colloque en question était d’ailleurs co-animé par le président du groupe d’experts réunis par l’Académie pour rédiger le fameux rapport.

Embarras

Ce n’est pas tout : Tim Schwab et Sheldon Krimsky ajoutent avec cruauté que le financement du colloque en question n’avait pas non plus été rendu public au cours de l’événement, mais dans un rapport publié plusieurs mois plus tard par l’Académie. Celle-ci n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Narquois, MM. Schwab et Krimsky ajoutent que la prestigieuse revue scientifique éditée par la vénérable institution, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), stipule dans sa politique de gestion des conflits d’intérêts que les scientifiques qui y publient leurs travaux « en omettant, délibérément ou par imprudence, de dévoiler leurs conflits d’intérêts » peuvent se voir interdits de publication dans la revue pendant une période de temps donnée.

L’affaire est d’autant plus embarrassante pour l’Académie des sciences qu’un autre projet d’expertise, sur les nouvelles techniques d’ingénierie de l’ADN (comme le Crispr-Cas9, par exemple), est également au centre d’une controverse – également pour des raisons de conflits d’intérêts non déclarés. L’affaire a été révélée fin décembre 2016 par le New York Times, qui indique que sept des treize chercheurs sélectionnés par l’Académie pour plancher sur le sujet étaient en conflits d’intérêts potentiels.

« De plus, un employé de l’Académie qui a contribué au choix des scientifiques participant au groupe d’experts était en recherche d’un nouvel emploi lorsqu’il a formulé ses recommandations, écrivait le quotidien américain. Trois des treize personnes recommandées – ayant toutes été finalement sélectionnées – étaient membres du conseil d’administration de son nouvel employeur, une nouvelle fondation travaillant sur les biotechnologies. »

S’agissant de ces technologies, rappellent MM. Schwab et Krimsky, la question de l’impartialité de l’expertise se pose d’autant plus qu’elle s’appuie sur des études parfois elles-mêmes financées par des intérêts privés. Dans une revue critique de la littérature publiée en décembre, Denis Bourguet, Eric Lombaert et Thomas Guillemaud, chercheurs à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), ont ainsi montré que le corpus d’études publiées dans la littérature savante sur l’efficacité et-ou la durabilité des cultures transgéniques de type Bt (résistantes à des ravageurs) souffrait d’un biais de financement significatif.

« Nous mettons en évidence que les liens entre les chercheurs et l’industrie des biotechnologies végétales sont banals, avec 40 % des études [examinées] présentant des conflits d’intérêts, écrivent les trois chercheurs français. En particulier, nous mettons en évidence le fait que, par rapport à celles sans conflits d’intérêts, les études présentant de tels liens concluent de manière favorable aux intérêts des entreprises de biotechnologies avec une fréquence plus élevée de 50 %. »

POURQUOI LE MAÏS TRANSGÉNIQUE MON810 DE MONSANTO RESTERA INTERDIT EN FRANCE

LE MONDE | 15.04.2016

Le Conseil d’Etat a annulé un arrêté de 2014 qui interdisait la commercialisation, l’utilisation et la culture de l’OGM. Mais un nouveau cadre européen permet de maintenir la mesure.

Le MON810 est une variété de maïs génétiquement modifié mise au point par la société américaine Monsanto.La Commission européenne avait autorisé, le 22 avril 1998, la mise sur le marché du MON810, le maïs vedette de Monsanto, modifié de manière à lui donner une plus grande résistance aux insectes ravageurs. Mais le 14 mars 2014, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait pris un arrêté pour l’interdire totalement sur le territoire français. Il se fondait sur la législation européenne de l’époque, qui permettait de prendre des clauses de sauvegarde ou des mesures d’urgence pour des motifs environnementaux et sanitaires. L’arrêté avait été attaqué devant le Conseil d’Etat par des agriculteurs et plusieurs organisations professionnelles de semenciers et maïsiculteurs.

Dans sa décision, la haute juridiction administrative a estimé que les arguments avancés par la France ne permettaient pas de conclure à l’existence d’un « risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement ». Le Conseil d’Etat retient que les avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont certes admis un risque de développement d’une résistance chez les insectes ou de réduction de la population de certaines espèces de papillons, mais que ces risques peuvent être maîtrisés, notamment par l’utilisation de zones-refuges. Au final, selon l’EFSA, le maïs MON810 ne présente pas plus de danger pour l’environnement que le maïs conventionnel.

Le Conseil d’Etat a donc annulé l’arrêté de 2014, de la même façon qu’il avait déjà invalidé les deux précédents moratoires pris par la France sur le MON810, en 2008 et en 2012. Paris devra verser la somme de 4 500 euros aux plaignants.

« Risques aujourd’hui indéniables »

Cette décision ne va toutefois pas se traduire par un retour des cultures de maïs transgéniques en France. « La mise en culture du MON810 reste interdite en France, réagit le ministère de l’agriculture. Notre position reste l’opposition à ces cultures transgéniques, qui comportent des risques aujourd’hui indéniables, et n’apportent pas, à moyen ou long terme, de bénéfices qui vaillent cette prise de risque. »

De fait, depuis la loi du 2 juin 2014, les cultures de maïs transgéniques sont interdites sur tout le territoire national. Surtout, avec la nouvelle directive européenne d’avril 2015, les Etats membres peuvent demander l’interdiction de cultures OGM sur leur sol, même validées par l’EFSA, pour des motifs de politique agricole, d’aménagement du territoire ou des conséquences socio-économiques. En septembre, la France avait requis, de même que 18 autres pays, l’exclusion du territoire national pour les neuf maïs OGM déjà autorisés ou en cours d’autorisation au niveau européen. La Commission lui a répondu favorablement en mars.

Le maïs MON810, seul OGM actuellement cultivé en Europe, est essentiellement planté en Espagne et au Portugal, avec 117 000 hectares en 2015 – un chiffre qui ne cesse de baisser au fur et à mesure des années.

« Il n’y aura pas de maïs OGM en France, confirme Luc Esprit, le directeur de la Fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho. La décision du Conseil d’Etat est une victoire de principe. Nous tenions néanmoins, pour l’honneur, à faire reconnaître que l’arrêté d’interdiction pris par le ministre de l’agriculture ne reposait sur aucun fondement scientifique, mais uniquement sur une doctrine politique. »

Greenpeace, de son côté, se projette déjà vers une autre bataille. « La loi de juin 2014 protège la France du MON810 comme de tous les maïs transgéniques, estime Anaïs Fourest, chargée des questions agricoles pour l’ONG. Le danger vient aujourd’hui des nouveaux OGM issus des biotechnologies avancées, que les industriels veulent faire passer à travers les mailles réglementaires. C’est cela le nouvel enjeu au niveau européen. »

LE CONSEIL D’ÉTAT ANNULE L’INTERDICTION DU MAÏS TRANSGÉNIQUE MON810 DE MONSANTO

Le Figaro Le 15/04/2016

Le Conseil d’État a annulé aujourd’hui l’interdiction du maïs OGM MON810 de Monsanto à la demande des producteurs de maïs, mais cette mesure restera sans effet assurent les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement qui mettent en avant une nouvelle réglementation européenne.

Selon les deux cabinets, une directive européenne datant de 2015, transposée en novembre dernier en droit français, autorise chaque État membre à interdire les cultures OGM sur son sol, même quand elles sont validées par l’Autorité européenne de sûreté des aliments (EFSA). Le Conseil d’État s’est prononcé vendredi sur un arrêté antérieur à cette transposition et datant de mars 2014. En invoquant des risques de résistance des insectes, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, avait alors interdit la commercialisation, l’utilisation et la culture de cette variété de maïs génétiquement modifié pour résister aux insectes ravageurs.
Dans sa décision rendue vendredi, le Conseil d’État a constaté que les conditions posées par la législation européenne, avant la directive de 2015, n’étaient pas remplies et que le ministère n’apportait pas « d’éléments nouveaux reposant sur des données scientifiques fiables ».

Depuis 2009, la France a tenté d’imposer un moratoire sur les cultures OGM sur son sol. Après avoir déclenché la clause de sauvegarde en 2008, invalidée trois ans plus tard, Paris avait pris des arrêtés interdisant la culture de maïs OGM à deux reprises en 2011 et 2013. Le Parlement français a transposé dans la loi la directive européenne datée du début 2015 qui permet aux États membres d’interdire cette mise en culture s’ils le souhaitent. Les réfractaires peuvent pour ce faire invoquer des raisons socio-économiques, environnementales ou liées à l’utilisation des terres agricoles.