VOUS AUSSI, DITES STOP AU GRAND PRIX DE PAU !

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STOP GRAND PRIX DE PAU

La République des Pyrénées – le 13 octobre 2018 :

Des membres de la toute nouvelle association « Pour l’arrêt du Grand Prix de Pau » (…) font signer une pétition demandant « L’arrêt définitif du Grand Prix de Pau ». Ils entendent dénoncer « la confiscation de l’espace public » ainsi que le caractère « ringard » de la manifestation. Depuis le début de la campagne, ils auraient collecté « plusieurs centaines de signatures » (papier)En ligne, la pétition dispose de plus de 80 signatures. 

Le Grand Prix automobile de PAU est une manifestation d’un autre âge, complètement dépassée au 21 ème siècle. Le montage puis démontage de ces installations entre mars et juin gâchent depuis 70 ans le printemps palois. Il génère durant cette période, et surtout pendant les 2 week-end de la course une pollution esthétique, sonore et atmosphérique insupportable pour les habitants. Il grève les finances publiques de la commune pour des retombées économiques privées incertaines et un impact médiatique inexistant.

Contact mail : stopgrandprix@gmail.com

SIGNEZ LA PÉTITION EN LIGNEVous aussi, comme les Grid Girls, ayez le Green power de dire STOP !

L’HOMME QUI CHERCHAIT LE SILENCE

Le Monde – Le 18.08.2016

Selon les expériences du bioacousticien américain Gordon Hempton, il ne resterait qu’une cinquantaine de zones dans le monde à l’abri du bruit. Aucune en France.

Depuis trente-cinq ans que Gordon Hempton parcourt le monde, micro à la main, enrichissant sa bibliothèque de milliers d’heures de « sons de la vie », il n’a pu répertorier qu’une cinquantaine de zones à l’abri des nuisances sonores humaines.

Lorsque ce bioacousticien américain part en quête de silence, il ne cherche pas l’absence de bruit – chimère s’il en est – mais pense plutôt à quelque chose qui s’écoute, tout ce qui compose la biophonie (le son des êtres vivants) et la géophonie (le son des éléments naturels tels que le vent ou l’eau).

Fondateur et vice-président de One Square Inch of Silence (quelques centimètres carrés de silence), il milite pour la protection des espaces sonores, qui sont de plus en plus affectés par l’anthropophonie (sons d’origine humaine). « Si rien n’est fait pour préserver et protéger ces zones, écrit-il sur le site de la fondation, le silence risque de disparaître dans les dix prochaines années. »

Si le projet est poétique, la méthode pour déterminer une zone de silence, elle, est scientifique. A l’aube, quand la biophonie bat son plein, un sujet dont l’ouïe a été préalablement testée – celle de Gordon est altérée – doit pouvoir n’entendre aucun bruit anthropique durant quinze minutes consécutives.

Si des ondes d’une fréquence percevable par l’ouïe humaine sont repérées par le sonomètre au moins tous les quarts d’heure, la zone n’est pas considérée comme silencieuse. Notre oreille peut déceler des sons provenant de plus d’une vingtaine de kilomètres, et un simple bruit d’avion suffirait à rompre la quiétude du moment – la sélection est donc drastique.

Après avoir déterminé des zones potentielles – en excluant celles à proximité des routes, des agglomérations, des couloirs aériens ou des exploitations industrielles –, Gordon Hempton les a testées (à l’aide de son sonomètre) ou faites tester.

A ce jour, il estime que seule une cinquantaine d’endroits est à l’abri du tapage lié à l’activité humaine. « Auparavant, regrette-t-il, nous pouvions parfois avoir plusieurs heures de silence consécutives. Maintenant, c’est à peine plus de vingt minutes. »

Sens le plus essentiel à la vie

D’après lui, il resterait une douzaine de zones de silence en Amérique du Nord, quelques-unes au Nord de l’Europe, mais aucune en France, où il est déjà venu faire des mesures. « Quelqu’un qui viendrait affirmer le contraire souffre probablement d’une perte d’audition partielle non diagnostiquée », déclare-t-il avec certitude.

Toutefois, Michel André, directeur du laboratoire d’applications bioacoustique de Catalogne, reste prudent quant aux conclusions de Gordon Hempton : « Le son se propage moins bien dans le froid. Je pense donc qu’aux pôles, par exemple, il y a beaucoup d’endroits vraiment silencieux. »

A l’heure actuelle, aucune autre étude de même envergure n’a été menée : « Mais ce qui ne fait aucun doute, c’est qu’il y a de moins en moins d’endroits au monde où le son anthropique n’existe pas. » Un constat rendu d’autant plus alarmant par cette remarque du chercheur : « Ce n’est pas parce qu’un homme n’entend pas un son qu’un animal ne peut pas le percevoir et en être affecté. »

Percevoir les sons est la faculté la plus essentielle à la vie, rappelle Gordon Hempton :

« Si certaines espèces sont aveugles, aucune n’a survécu à la sélection naturelle sans être capable de percevoir les bruits qui trahissent un prédateur en approche. »

Retrouver la capacité à écouter

Après un traumatisme auditif dont il ne s’est remis que partiellement, Gordon Hempton a créé un sanctuaire du silence à l’ouest des Etats-Unis, au cœur de l’Olympic National Park (Etat de Washington). Une pierre rouge, posée en 2005 sur une bûche couverte de mousse, symbolise les quelques centimètres carrés de silence qu’il s’efforce de protéger. Quelques avions continuent de survoler l’endroit, mais ils sont rares : Gordon a envoyé aux compagnies des enregistrements du bruit que produisaient leurs transporteurs, et certaines ont déjà accepté de décaler les couloirs aériens.

Aller retrouver le silence est un pèlerinage pour Gordon Hempton. Lorsqu’il est assailli par le doute, il s’éloigne du tumulte de la ville et s’enfonce dans l’Olympic National Park. « Dans ces moments-là, je sais ce qui est bien, et je sais ce qui est mal. Dans le silence, je sais ce que je suis, et je sais ce que je fais », précise-t-il.

Ecouter le silence de la nature est une expérience spirituelle. Rien d’étonnant à cela, puisque « le silence est un point commun à toutes les religions », soutient Timothy Gallati. Ce diplômé de Harvard rappelle également que le silence est nécessaire pour atteindre des états mentaux méditatifs.

Que faire, alors, lorsque l’on est citadin et que l’on n’a pas de sanctuaire de silence à portée de main ? Le travail doit peut-être venir de soi. « Plus encore que l’audition, ce que nous perdons dans le monde d’aujourd’hui, c’est la capacité à vraiment écouter, remarque Gordon Hempton, qui compare une conversation à un combat. Dans un combat, il ne faut pas qu’il y ait de moment sans action ; c’est pareil pour une conversation, de nos jours. S’il y a un silence, il faut tout de suite que l’on vienne le remplir. »

Commencer par réapprendre à écouter, donc. Et c’est pour permettre à tous de méditer, bercés par le babil de la vie, le bruissement du vent dans les feuilles, le pépiement des oiseaux et la clameur de l’orage, que Gordon Hempton les enregistre et les partage dans la soixantaine d’albums qu’il a publiés.

L’ARMÉE CANADIENNE ENQUÊTE SUR UN MYSTÉRIEUX "BRUIT"DANS L'ARCTIQUE

Science & Avenir – Le 09.11.2016 :

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« Un étrange bruit sous-marin, dans une région reculée de l’Arctique, ferait fuir les mammifères de la région depuis cet été. Les militaires canadiens ont mené l’enquête, sans réussir pour l’instant à lever le voile sur cet étrange phénomène.

Quel est donc ce bruit insolite qui fait fuir les animaux dans l’Arctique canadien ?  L’affaire a commencé dès le mois de juin, dans le détroit de Fury and Hecla, à 120 kilomètres du hameau d’Igloolik, dans la province du Nunavut. Des chasseurs locaux rapportent avoir entendu des sortes de bourdonnements (« hums ») ou de cliquètements (« bips ») émanant du fond de la mer et pouvant être entendus à travers la coque des bateaux. Des plaisanciers empruntant ce passage confirment l’information, affirmant avoir également capté cet étrange signal avec leur sonar ainsi qu’ils l’ont expliqué sur les ondes de la radio locale d’Igloolik. Dans le même temps, les chasseurs ont constaté la disparition des animaux marins dans cette région également connue sous le nom d’Aukkannirjuaq en Inuktitut, pourtant réputée pour son extraordinaire biodiversité. Cette polynie (zone non gelée), formée d’un courant tiède qui lui permet de rester libre de glace même en hiver, est de fait la voie migratoire habituelle des baleines boréales, du phoque barbu et du phoque annelé. Fin octobre, le député Paul Quassa, s’est ému de la situation devant l’Assemblée législative du Nunavut, soulignant le côté suspect du phénomène et le probable lien entre anomalies acoustiques et raréfaction de la faune effrayée.

Sollicitées par le gouvernement du Nunavut, les forces armées canadiennes ont dépêché sur place une équipe chargée de mener l’enquête. Début novembre, au cours d’une mission baptisée « Opération LIMPID », un avion CP-140 Aurora équipé de nombreux capteurs – notamment acoustiques – a sillonné la zone pendant une heure et demi. En vain. Aucun bruit suspect n’a été perçu. L’équipage de l’avion a en revanche pu observer deux baleines et six morses à cet endroit.

Plusieurs pistes évoquées

Illusion collective ? Coïncidence fortuite ? Pas si sûr. Si personne ne sait exactement d’où provient le bruit ni s’il est réellement lié à la disparition des animaux, plusieurs pistes sont évoquées pour l’expliquer. La première implique la Baffinland Iron Mines Corporation qui a, par le passé, cartographié le fond marin à l’aide de sonar. Mais la compagnie minière a démenti avoir utilisé récemment de tels équipements sur place. Par ailleurs, le Nunavut Research Institute  et les autres agences officielles affirment n’avoir délivré aucun permis de travaux sous-marins pour ce secteur. La deuxième hypothèse met sur la sellette l’ONG Greenpeace qui, selon une rumeur, utiliserait des sonars pour protéger les mammifères des Inuits en les éloignant ainsi des sites de chasse. Là encore, aucune preuve ne permet d’appuyer cette idée. Quant à la piste de sous-marins étrangers en opération discrète sous la banquise et émettant des fréquences aiguës semble pour le moment écartée. Mais le département de la défense nationale à Ottawa, qui possède une ancienne base militaire à 70 km de Igloolik, mène encore l’enquête. La réalité pourrait-elle être plus triviale ? Ce bruit mystérieux pourrait en effet provenir de n’importe quel équipement sonore tombé de l’un des nombreux bateaux qui empruntent désormais le Passage du Nord-Ouest, libre de glaces désormais l’été, à la faveur du réchauffement climatique. »