QUAND UN ÉLU ANTI-OURS PARLE ÉCOLOGIE & BIODIVERSITÉ …

Ça CROUSTILLE d’hypocrisie ! !

Petite photo de rappel de nos chers élus anti-ours (Manif anti-ours du 30 avril 2018) : 

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Manifestation contre la réintroduction de deux ours dans les Pyrénées-Atlantiques , le 30 Avril 2018. Étaient présents : Guy Estrade (Président de Chambre de l’Agriculture 64 ), Frédérique Espagnac, Jean Lassalle, Max Brisson, David Habib, la FNSEA  …

Tiens, mais qui est là, à droite ? Notre Max Brisson en question, Sénateur des Pyrénées-Atlantiques, et kéki dit le Maxou ? : 

Mediabask – le 16/07/2019 :

Pour une écologie de la tempérance 

(Ouaw… On commence déjà à rire ! )

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Max BRISSON – Sénateur LR – Pyrénées-Atlantiques

« La canicule était la semaine dernière à la Une de tous les médias et au cœur de tous les débats. Certes, le réchauffement climatique est un fait. Il n’autorise pas pour autant à participer à une sorte d’hystérie collective où le “je vous l’avais bien dit” le dispute aux propositions les plus fantaisistes, comme celle de l’adaptation systématique et immédiate de tous les bâtiments scolaires. Un exemple qui montre que le débat peut tourner à l’absurde. On ferme des écoles fin juin pour cause de grosse chaleur – certains parlent de “congés canicule” – alors qu’on ne cesse d’allonger les vacances d’hiver. Ne vaudrait-il pas mieux réfléchir au retour des grandes vacances d’antan ?

La température retombée, peut-être est-il loisible de traiter la question avec tempérance ? Oui, chaque jour nous sommes témoins de ce que l’activité humaine a comme incidences sur notre planète et sur notre santé. Ce constat nourrit une écologie officielle perçue par beaucoup de nos concitoyens comme idéologique et punitive. Et les résultats de la liste Jadot aux Européennes ne changent rien à l’affaire.

Protéger et vivre en harmonie avec ce qui nous entoure, transmettre ce qui nous a été donné, nécessite au contraire d’aborder la question en termes d’héritage, d’éducation.

Je suis en effet persuadé qu’une victoire sur le réchauffement climatique, sur le gaspillage des ressources, sur la disparition des espèces, (HA HA HA HA HA ) sur la surconsommation viendra d’abord de la transmission de nos valeurs. Posons comme principe que nous avons la Terre en héritage, tout comme les œuvres littéraires, musicales, artistiques, la philosophie, le patrimoine religieux ou laïc, non pas pour sanctionner ceux qui l’utilisent mais pour les mobiliser sur sa conservation.

Dans cette démarche, nous devons également retrouver l’individu. En réinvestissant le chantier de la réflexion écologique, nous rencontrerons la révolution numérique qui bouleverse l’habitat, les mobilités mais aussi le travail et les relations interpersonnelles où elle impose l’horizontalité.

Je suis d’ailleurs persuadé que l’écologie aurait tout à gagner à faire confiance à l’homme et à sa capacité à s’adapter afin de nourrir un discours écologique qui n’oppose pas l’homme et son milieu mais sensibilise à la responsabilité individuelle. Une telle réflexion nécessite aussi de redéfinir le périmètre de l’action collective et celui laissé aux initiatives locales, communautaires ou individuelles. Bref l’écologie renvoie aux libertés locales et est girondine par essence.

Construire un nouveau paradigme de l’écologie positive (sans contestataire aucun, c’est trop négatif comme attitude, il faut une écologie « positive » de bénis oui oui, pour que surtout rien ne puisse changer ! ) est bien un chantier impératif au moment où notre pays cherche dans de vaines solutions populistes une réponse à ses légitimes angoisses. La voie à trouver se situe entre deux postures.

1/ Céder à ceux qui portent, sans le savoir toujours, les éternelles angoisses d’un malthusianisme qui a toujours refusé aux hommes ce qui les caractérise pourtant le plus, leur capacité à s’adapter.

2/ Ne pas donner le moindre crédit à ceux qui prônent, en défense d’intérêts mercantiles, un immobilisme tout aussi dangereux.

Il est donc temps d’inventer une écologie de la tempérance, de la mesure et du bon sens. J’ai failli écrire une écologie de droite. »

Les gens vont accepter encore combien de temps de se faire berner par des élus pareils ?

LE CONFLIT D’INTÉRÊT QUI N’A PAS ENCORE ÉTÉ «SOLDÉ»: NICOLAS HULOT ET EDF !

Observatoire du nucléaire – le 22 Juin 2017 :

Alors que MM Ferrand et Bayrou et Mmes Goulard et De Sarnez ont été « exfiltrés » du gouvernement, ce dernier est toujours le lieu d’un

conflit d’intérêt parfaitement injustifiable mais qui, curieusement, fait l’objet d’un silence et d’une indulgence incompréhensible tant de la part du personnel politique que de la plupart des médias.

Il s’agit bien entendu des relations plus que troublantes liant le ministre de l’écologie et de l’énergie Nicolas Hulot à l’entreprise EDF qui, depuis plus de 25 ans, est le principal « parrain » de la Fondation Nicolas Hulot (FNH).

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Bien sûr, il nous est expliqué que, dès son entrée au gouvernement, l’ex-animateur de télévision a démissionné de la présidence de la fondation qui porte son nom. Mais la ficelle est grossière et ne saurait convaincre.
En effet, Nicolas Hulot avait déjà opéré la même manœuvre en 2011 pour participer à la primaire écologiste, avant de reprendre la présidence de sa fondation une fois son aventure politique terminée. Il est évident que ce sera encore le cas à la fin de son mandat de ministre d’autant que, contrairement à 2011, M. Hulot n’a cette fois même pas pris la peine modifier le titre de sa fondation pour en faire retirer son nom… (Depuis c’est fait ! )
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Il est par ailleurs notable que la Fondation Hulot et EDF ont fêté leurs 25 ans de « mariage » le 19 mai 2016 (*), en signant à cette occasion un nouveau bail de 3 ans, ce qui signifie que, début 2019, EDF pourra à nouveau prolonger son financement… ou bien y mettre un terme.
De fait, d’ores et déjà, Nicolas Hulot sait que la fondation qui porte son nom pourra être « punie »  si, en tant que ministre, il pose quelques problèmes à EDF. Or, il se trouve que des dossiers explosifs sont déjà sur le feu, et en particulier :

la validation de la cuve du réacteur EPR de Flamanville puis l’éventuelle mise en service de ce réacteur : elles nécessiteront certes l’aval de l’Autorité de sûreté nucléaire, mais aussi la signature du ministre Nicolas Hulot.
les compteurs communicants Linky sont imposés depuis plusieurs mois aux citoyens par Enedis, filiale à 100% d’EDF, avec des méthodes indignes (mensonges, intimidations, menaces) qui nécessitent l’intervention urgente du ministre avant qu’un drame ne se produise. Or, bien que régulièrement sollicité, le ministre Hulot reste muet sur le sujet.

Il faut hélas constater que la popularité de Nicolas Hulot, artificiellement construite par le biais des très polluantes émissions Ushuaia, diffusées par TF1 (propriété du trust Bouygues), semble tétaniser la plupart des dirigeants politiques de tous bords, la majorité des médias, et même la plupart des associations dites écologistes.

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Le plus énorme conflit d’intérêt du gouvernement Macron-Philippe continuera-t-il à faire l’objet de cette incroyable indulgence ?

(*) https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/medias/tous-les-communiques-de-presse/la-fondation-nicolas-hulot-pour-la-nature-et-l-homme-et-edf-celebrent-leurs-25-ans-de-partenariat

Source : http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article335

Illustrations : Casseurs de Pub

COMMENT NICOLAS HULOT A CHANGÉ DE POSITION SUR LE NUCLÉAIRE

Le Monde.fr | 28.04.2011 :

L’ex-animateur, qui a parfois défendu le nucléaire comme moyen de lutter contre les gaz à effet de serre, a changé d’avis depuis la catastrophe de Fukushima.

3936045_20140612-5g9a9447-2_1000x625Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… C’est en substance le message de Nicolas Hulot, qui a précisé dimanche 26 avril sa position contre le nucléaire, lors d’un rassemblement à Strasbourg. L’ex-animateur n’a pas caché qu’il n’avait pas toujours été partisan d’une sortie du nucléaire. Il a mis en avant son évolution : « Je chemine. Je ne suis pas un dogmatique. »

Ces dernières semaines, Nicolas Hulot a pris plusieurs fois la parole sur ce sujet sensible. Auparavant, il n’avait jamais rompu complètement avec l’énergie nucléaire, et comptait parmi ses proches des partisans affirmés, comme Jean-Marc Jancovici. Dans la famille écologiste, certains ne se sont pas privés – c’est un euphémisme – de voir dans cette volte-face une marque d’opportunisme électoral. En réponse, Pascal Durand, l’un des piliers de l’équipe actuelle de Nicolas Hulot, explique ainsi son changement : « Nicolas a été clair. Il a dit que l’accident de Fukushima avait totalement modifié sa vision, lui avait fait apparaître que le nucléaire n’était pas acceptable. »

« CONVERSION SUBITE »

Stéphane Lhomme, militant anti-nucléaire également candidat à la primaire écologiste, a raillé cette « conversion subite« , l’expliquant « par son besoin de financement par Europe Ecologie de sa campagne, et de bras pour coller ses affiches ». Pascal Durand dément cette idée et celle selon laquelle les conseillers de Hulot lui auraient intimé d’afficher une autre position sur le nucléaire, pour se plier aux exigences de la primaire écologiste : « Nicolas Hulot a eu une démarche personnelle. Il ne faut pas être dans la parano ou dans le cynisme. Je pense que Nicolas n’est pas le seul à avoir évolué sur le nucléaire avec Fukushima », ajoute celui qui se dit anti-nucléaire convaincu depuis trente ans.

« Le nucléaire doit faire l’objet, a minima, d’un débat national, d’un référendum. On voit bien que quand il y a une paille dans le système, on est complètement dépassé par les événements », avait dit Nicolas sur France Inter le 13 mars, juste après l’accident de Fukushima. Pendant que de nombreux écologistes occupaient l’espace médiatique. Sa position de l’époque peut sembler timorée mais pour Pascal Durand, Nicolas Hulot n’a pas réellement varié dans son discours : « Je pense que c’était déjà très clair, il n’y avait pas d’ambiguïté. » Le 17 mars, l’ex-animateur déclare ainsi sur Europe 1 : « Mon sentiment, mais je dirais même ma conviction, c’est qu’il faut sortir du nucléaire », dit-il, tout en ajoutant qu’on ne peut « en sortir comme ça, par un coup de baguette magique ».

Quand un mois plus tard, Nicolas Hulot rentre enfin en campagne, certains lui reprochent, sa rivale Eva Joly en tête, de ne pas mentionner le nucléaire dans son discours inaugural à Sevran. Mais au même moment, l’ex-animateur précise à Terra Eco sa position, tâtonnant encore opposition au nucléaire et prudence : « Fukushima a achevé de me convaincre de l’objectif de sortir du nucléaire », dit-il, tout en précisant : « J’ai toujours été plus modéré que les anti-nucléaires primaires qui avaient des avis beaucoup plus tranchés. Moi, j’ai eu du mal – et j’ai encore du mal, d’ailleurs – à me faire un avis sur comment on va se passer du nucléaire sans amplifier, immédiatement, les gaz à effet de serre et se mettre dans un péril énergétique. » Interrogé sur un délai de sortie, Hulot préférait ne pas « répondre brutalement ».

« LES ARGUMENTS DES INGÉNIEURS PRO-NUCLÉAIRES »

Auparavant, avant Fukushima, Hulot était moins hostile au nucléaire : « Je faisais partie de ceux qui accordaient une certaine confiance aux arguments des ingénieurs pro-nucléaires« , a-t-il reconnu à Strasbourg. En effet, quand on parle de Nicolas Hulot et de nucléaire, apparaît vite le nom de Jean-Marc Jancovici. Cet ingénieur, qui a été son conseiller énergie-climat, est à la fois apôtre du bilan carbone et défenseur du nucléaire.

« ‘Janco’ est, au sens noble du terme, une machine à penser une société décarbonée. Mais le problème est que dès qu’il aborde la question du nucléaire, il devient exempt de toute rationalité. Il devient une forme de propagandiste de la science nucléaire », estime aujourd’hui Pascal Durand, qui reconnaît que Nicolas Hulot a pu être tenté de faire un lien entre nucléaire et réduction des gaz à effet de serre.

Concrètement, dans son « cheminement » sur le nucléaire, Nicolas Hulot s’est d’abord prononcé sur l’EPR, le dernier réacteur mis en avant par Areva. En 2003, dans Le Figaro, il tentait de défendre une position équilibrée, arguant qu’il était « urgent de ne pas se presser ». Alors réputé proche de Jacques Chirac, Hulot demandait un débat qui permettrait de ne pas choisir entre « la peste et le choléra« , entre les gaz à effet de serre et une énergie nucléaire « mal apprivoisée ».

EN FRANCE, « ÇA NE M’EMPÊCHE PAS DE DORMIR »

En 2006, dans Le Monde, il ne souhaitait pas « fermer la porte à une éventuelle quatrième génération de centrales », ajoutant que « l »EPR n’est pas indispensable pour y arriver » et que « la priorité, c’est la diversité énergétique et la baisse drastique de la consommation énergétique ».

Comme l’a rappelé Libération, Hulot a par la suite durci sa position, demandant en 2007 un moratoire sur l’EPR. Interrogé sur le rôle d’EDF, sponsor de la Fondation Nicolas-Hulot, sur les positions de l’ex-animateur quant au nucléaire, Jean-Paul Besset, son ancien porte-parole, affirme que « dans le pacte écologique de 2007, Hulot explique que le nucléaire n’a pas d’avenir. Quand nous avons écrit le pacte, ce n’est pas EDF qui nous a tenu la main ! ». Pour autant, parmi les dix objectifs du document paraphé par la plupart des candidats à la présidentielle, le nucléaire n’est pas cité directement.

Récemment, début 2010, Hulot avait encore une position assez mesurée, comme le raconte la journaliste Bérengère Bonte, dans la biographie Sain Nicolas (Editions du Moment) : « Ce qu’il faut, c’est un mix énergétique avec plus de renouvelables et moins de nucléaire. Mais honnêtement, dans un pays stable économiquement comme la France, le nucléaire ne m’empêche pas de dormir. Au niveau mondial, c’est plus compliqué. Une prolifération m’empêche de dormir. » Revenant sur ces arguments précis, le 25 avril 2011 à Strasbourg, Nicolas Hulot a plaidé le mea culpa : « Eh bien je me suis trompé, parce qu’on m’a trompé », a-t-il raconté au micro d’iTélé.

« LE SEUL POINT QUI ÉTAIT TANGENT »

« Le nucléaire, c’était le seul point des positions de Nicolas Hulot qui était tangent, le seul point sur lequel il pouvait avoir une appréciation différente de celles de écologistes« , analyse Pascal Durand, qui précise que cette évolution lui « fait plaisir ».

Au-delà des slogans et des mea culpa, comment le candidat propose-t-il de « sortir du nucléaire » et dans quel délai ? « Hulot et nous, comme beaucoup d’autres, n’avons pas la réponse, nous en discutons actuellement. Nous parlons d’un délai d’une génération mais cela dépend énormément des moyens que les politiques mettent pour réduire la consommation énergétique », précise Pascal Durand, selon lequel cette position n’est pas fondamentalement différente de celle d’écologistes comme Cécile Duflot, qui parle de « vingt-cinq ans ». « Fermer la centrale de Fessenheim ne suffit pas, c’est l’an 1 de la sortie du nucléaire », ajoute-t-il, tout en prenant le soin d’ajouter : « Je vous assure que Nicolas Hulot y croit. »

LA FONDATION NICOLAS HULOT SOUS LE FEU DES CRITIQUES

Le Figaro – le 17/02/2011 :

Dans un rapport parlementaire, deux députés émettent des réserves sur la participation de grands groupes comme L’Oréal ou EDF au financement et à la gouvernance de la fondation. Un mélange des genres peu apprécié par les militants écologistes historiques.

960x614_nicolas-hulot-a-la-redaction-de-20-minutes-le-26-novembre-2015Si sa décision de se présenter à l’élection présidentielle n’est pas encore prise, Nicolas Hulot s’y prépare ardemment. Il consulte beaucoup, travaille ses dossiers et peaufine déjà sa succession à la tête de sa Fondation. Car s’il saute le pas, l’écologiste a promis de prendre «toutes les précautions pour respecter l’indépendance» de la structure, qu’il a fondée en 1990. «La Fondation est et doit rester apolitique», écrit Hulot à ses adhérents. Question d’éthique, donc. Mais en quittant la présidence de la Fondation Nicolas Hulot (FNH) – qui devrait être rebaptisée Fondation pour la Nature et l’Homme -, l’animateur pourrait aussi maximiser son capital électoral.

Car chez les militants écologistes, la FNH n’a pas forcément bonne presse. En cause, ses liens étroits avec de grandes entreprises loin d’être «écolo-compatibles». Le groupe chimiste Rhône-Poulenc en est un membre fondateur et des représentants d’EDF, de L’Oréal ou de TF1 siègent au conseil d’administration. Tous participent au financement de la FNH : en 2009, la structure de Nicolas Hulot a ainsi récolté plus de 3,4 millions d’euros de dons de la part de ses généreux mécènes, soit environ 67% de ses ressources. En échange, les représentants des entreprises peuvent participer à la gouvernance de la fondation : ils votent le budget et arrêtent le programme d’action.

«Liens troubles»

Un mélange des genres qui a suscité les réserves de deux députés auteurs d’un rapport parlementaire publié début février. Jean-Marie Sermier, député UMP du Jura et Geneviève Gaillard, élue socialiste des Deux-Sèvres, n’y vont pas par quatre chemins. Pour eux, les activités des groupes en rapport avec la FNH sont «problématiques» et les liens établis sont «troubles», alors même que «le Grenelle de l’environnement a procuré d’importantes responsabilités aux fondations écologistes et qu’elles doivent à ce titre être irréprochables». «EDF est une entreprise de pointe dans le secteur nucléaire. Quant à L’Oréal, elle est classée parmi les groupes de cosmétiques dont les produits font l’objet de test sur les animaux, au grand désarroi des opposants à la vivisection, notent les députés. Dès lors, comment interpréter, par exemple, la position très mesurée de Nicolas Hulot sur l’énergie nucléaire ? Quel poids donner à sa parole sur les activités principales de ses deux administrateurs ?».

«Tout est légal, mais on est un peu circonspects», assure Jean-Marie Sermier. Il met en avant le risque de «récupération de l’image de la Fondation au service d’intérêts privés» et conseille aux trois représentants de l’Etat présents au sein du conseil d’administration de la FNH d’être «plus perspicaces et plus fermes». Et d’annoncer qu’à l’issue de ce premier rapport parlementaire, la Commission du développement durable de l’Assemblée a décidé de poursuivre son travail de surveillance : de nouvelles auditions au sein de la Fondation auront bientôt lieu.

Nicolas Hulot, le DSK des écolos

Nicolas Hulot, lui, assume. Réaliste, l’écologiste va chercher l’argent «là où il est» et croit en la théorie du cheval de Troie : il veut «créer des passerelles plutôt que des fossés» en installant un dialogue avec les entreprises, y compris les plus polluantes. Régulièrement attaqué sur ce terrain, il rend coup pour coup. Il dément ainsi formellement avoir retouché la fin de son film Le syndrome du Titanic sous la pression de la SNCF, qui sponsorisait le projet. De son côté, la FNH précise, à titre d’exemple, que «la position de Nicolas Hulot dans le Pacte écologique sur le nucléaire – en particulier sur l’EPR – est très loin du copier-coller de celle d’EDF».

«Je n’ai jamais pensé que les hésitations de Nicolas Hulot sur le nucléaire étaient liées à ses liens avec EDF», concède de son côté Yannick Jadot, député européen EELV et directeur de campagne d’Eva Joly. «Mais pour une partie de l’électorat écolo, c’est pas forcément leur tasse de thé», ajoute celui qui aime comparer Nicolas Hulot à Dominique-Strauss Kahn. A l’instar du patron du FMI, qui devra quitter l’institution financière pour se lancer dans la course à l’Elysée, Nicolas Hulot sera forcé de couper les ponts – au moins provisoirement – avec sa fondation. Question d’indépendance, mais aussi, et surtout, de survie politique.

«Ca va devenir un vrai handicap pour lui dans le cadre d’une primaire des écologistes», confirme Daniel Boy, politologue du Cevipof. «Chez les adhérents des Verts, dont 70% sont employés du secteur public, les liens avec l’argent et le monde de l’entreprise sont souvent mal perçus. Ils veulent un contrôle étatique ferme des groupes industriels, et pas un dialogue». L’animateur de TF1 réussira-t-il sa mue ? «S’il parvient à s’adapter à ce nouvel environnement tout en piquant des voix au centre, il pourrait atteindre les 10% au premier tour», juge Daniel Boy. Bien loin des 1,57% obtenus par Dominique Voynet en 2007.

LE BUSINESS DE LA STAR ÉCOLO

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Le Point – le le 21/12/2006 :

hulot-nicolassUn statut de salarié de luxe de TF1. Nicolas Hulot ne s’en cache pas et ne prétend « pas être l’abbé Pierre ». Comment pourrait-il être cachotier, du reste ? Depuis son entrée en semi-campagne, la presse a largement ébruité son salaire : 30 000 euros mensuels pour quatre numéros d’« Ushuaïa » par an qui, de son propre aveu, ne lui demandent chacun qu’ « un mois de travail préparatoire » . Il dispose donc de huit mois sur douze pour vaquer à ses occupations, organiser ses conférences (quatre à cinq par mois en temps ordinaire), rédiger ses livres et prêcher la bonne parole écologique en s’appuyant sur sa fondation, reconnue d’utilité publique depuis le 1er août 1996 (grâce à Jacques Chirac). Dans la catégorie des animateurs salariés de la Une, la star écolo ne crève pas le plafond. Par exemple, son camarade Benjamin Castaldi, lui aussi salarié en CDI, touche 45 000 euros par mois (Hulot défraie moins la chronique people et intéresse moins les hebdos télé).

« Ushuaïa », une des émissions les plus chères du PAF. Cependant – et c’est là toute l’astuce du contrat de salarié de Nicolas Hulot -, c’est avec les produits dérivés de l’émission qu’il s’enrichit. L’écolo des plateaux ponctionne 5,25 % des royalties empochées par TF1 sur les produits licenciés Ushuaïa, soit 99 750 euros l’an passé. En quinze ans, une quinzaine de sociétés se sont emparées de cette licence pour stimuler leurs ventes. De 1992 à 1997, quatorze contrats représentant 91 millions d’euros de chiffre d’affaires ont été signés. Les 45 000 habitants de cette ville de Patagonie seraient sans doute hallucinés en découvrant que le nom de leur cité portuaire aux confins de l’Amérique latine se décline, pêle-mêle, en cosmétiques chez L’Oréal, en montres, en puzzles, en jumelles, en papeterie avec Quo Vadis, en électronique grand public avec Lexibook, en vêtements chez Rhonetex, en lunettes chez Atol… Aujourd’hui, une soixantaine de produits dérivés circulent ainsi dans le sillage de la renommée de l’athlétique animateur de TF1 attirant une clientèle de moins de 35 ans, à majorité féminine, portée sur les valeurs d’extrême et de nature, associant ce nom à 37 % à la couleur bleue (comme par hasard, la couleur dominante de TF1), à 20 % au bruit des vagues et 17 % aux senteurs de vanille, selon l’étude de Gérard Warin et Annie Tubiana (« Marques sous licence », Editions d’Organisation). Bleu, vague, vanille, vive le gel douche ! Résultat de l’opération : TF1 récolte 1,9 million d’euros net par an grâce aux produits sous licence Ushuaïa. Un pactole qui ne permet pourtant à la chaîne que de financer un seul numéro de l’émission… Tournée en extérieur, à l’étranger, avec une grosse équipe (le réalisateur perçoit 38 000 euros), « Ushuaïa » fait partie des émissions les plus chères du PAF : 1,3 million d’euros par numéro, soit l’équivalent d’une fiction inédite. Impossible à amortir.

Tel est le prix à payer pour ce rendez-vous de prestige, destiné à redorer le blason de la Une. L’économie d’« Ushuaïa » n’est pas simple pour les patrons de TF1 : contrairement à un épisode de « Julie Lescaut », la rediffusion n’est pas envisageable. Alors, la Une se rabat sur la revente des images aux télévisions étrangères. Mais, là aussi, la source s’est un peu tarie au fil du temps. Si bien que TF1 court après les subventions publiques, si modiques soient-elles. Ainsi, en juillet dernier, le CNC lui a accordé 950 euros pour le sous-titrage en anglais, 600 euros pour reformater l’émission aux canons étrangers et 500 euros pour réaliser les plaquettes de vente de l’émission… Moralité : le seul vrai gagnant du deal TF1/« Ushuaïa », c’est Hulot !

« Il y a eu des années fastes et d’autres moins » , reconnaît Nicolas Hulot, intéressé aux résultats par le biais des droits d’auteur qu’il a pris soin de ranger à part de son compte en banque personnel. Une stratégie fiscale assez commune dans les milieux artistiques. Dès 1990, il fonde Eole Conseil, une SARL sise au 53 de la rue Boissière, à Paris, dont il devient gérant et principal actionnaire. Eole Conseil engrange ses droits.

4 x 4 Peugeot griffée « Ushuaïa ». Cette enveloppe sociétale ne dépose plus ses comptes depuis 2003. A l’époque, la petite SARL affichait un chiffre d’affaires de 619 687 euros et 240 247 euros de résultat net. Cela dit, quels que soient les montages juridiques, la notoriété attire les contrôleurs fiscaux plus sûrement que n’importe quel appeau. « Comme le délit de sale gueule, il existe le délit de vedettariat. Connu = suspect. J’ai donc subi trois contrôles fiscaux (sans un centime de redressement) » , écrivait-il, en 1998, dans « A mes risques et plaisirs », un ouvrage autobiographique paru chez Plon.

Les bouquins justement, c’est sa dernière manne : dix-huit ouvrages (dont trois collectifs) recensés depuis 1976, répartis chez Plon, PAC, Michel Laffon, Lattès, Le Cherche Midi, le Seuil, Albin Michel, La Martinière. Son premier best-seller remonte à 1989. Ses « Chemins de traverse » (Lattès), où il s’épanche sur son enfance, franchit allègrement les 150 000 exemplaires et se décline en format de poche et en club.

Mais c’est chez Calmann-Lévy qu’il réalise ses plus belles ventes. En 2004, « Le syndrome du « Titanic » » atteint 162 000 exemplaires vendus. Un pactole estimé à 385 000 euros pour Nicolas Hulot. Avec ce seul ouvrage, il double ses gains de salarié. Cette année, son « Pacte écologique », ouvrage collectif signé avec le Comité de veille écologique, galope au-delà des 130 000 exemplaires (pour 168 000 ouvrages imprimés). La totalité des droits d’auteur du livre seront versés à la Fondation Nicolas Hulot. Derrière ces deux succès, une vieille connaissance de l’animateur : Ronald Blunden, l’ancien directeur de la communication de TF1, revenu à l’édition, ses premières amours. « Nicolas est mon ami , dit-il. Je suis moi-même actif sur le principe du « Pacte écologique ». Je sentais monter dans le pays des inquiétudes. Je ne suis pas surpris par le score du livre, qui devrait terminer sa carrière vers les 200 000 ventes. »

Mais les dérapages de la griffe Ushuaïa causent aussi quelques ennuis à l’animateur-écolo. Son image fut écornée lors de la commercialisation en 2003 d’un 4 x 4 Peugeot-Partner Ushuaïa (75 à 110 chevaux). Idem lorsque des bâtonnets d’encens Ushuaïa furent déclarés cancérogènes et retirés de la vente. Récemment, c’est Greenpeace qui dénonce la présence de phtalates (un additif chimique controversé) dans le gel douche décliné de l’émission… En principe, le contrat de licence est clair : Nicolas Hulot n’a pas son mot à dire ; TF1 agit à sa guise, sans même avoir à consulter son poulain. « Dans les faits, je suis intervenu plusieurs fois et TF1 m’a toujours suivi , corrige l’animateur. Par exemple, sur le 4 x 4, j’ai dit « stop » et la licence a été retirée. Concernant les phtalates dans le gel douche, je ne m’en fiche pas, et j’ai de très bonnes relations avec Greenpeace. Je servirai de relais à leurs préoccupations et plaiderai auprès de L’Oréal pour l’application du principe de précaution. » Contacté par Le Point, L’Oréal n’a pas souhaité répondre.

Être dedans plutôt que dehors, combattre de l’intérieur plutôt que de s’enchaîner aux grilles, c’est toute la philosophie de ce grand adolescent de 51 ans, éternel crapahuteur, épris de sensations fortes comme lors des compétitions de moto qui ont marqué sa jeunesse. « La moto, ça pollue ! La télé, ça rend c… ! » cognent ses détracteurs les plus virulents (recrutés chez les ultras de la décroissance) qui n’ont jamais trouvé crédible ce « Tintin de la cambrousse stipendié par TF1 » .

Un procès injuste. « Cet argent, je n’en ai pas honte, car je ne l’ai pas volé , plaide Hulot, heureux propriétaire d’une belle demeure sur les hauteurs sauvages de Corsignatto (Corse-du-Sud), un terrain acquis en septembre 1994. Justement, ce confort m’a mis dans l’obligation de donner du sens à ma vie. L’argent, ça crée des responsabilités vis-à-vis de la communauté. D’où ma fondation et mon dévouement totalement bénévole pour elle. »

Un partenariat critiqué : EDF. La fondation, c’est l’autre vie de Nicolas Hulot. On en parle moins si ce n’est pour critiquer le soutien d’EDF, « l’une des entreprises les plus polluantes de France », admet Cécile Ostria, sa directrice, qui règne avec convivialité sur une vingtaine de permanents jouissant d’un fonds de 6,4 millions d’euros. Sa vocation principale ? Inciter, par la pédagogie, chacun d’entre nous à respecter l’environnement dans ses gestes quotidiens. D’où l’existence d’une « école Nicolas Hulot » (voir encadré p. 44) . La fondation a obtenu la reconnaissance d’utilité publique au sacrifice de son nom d’origine qui comportait le mot Ushuaïa, considéré comme une marque commerciale. EDF est le seul partenaire historique depuis la création. L’Oréal a rejoint la fondation en 1995. TF1, le troisième pilier, n’est entré qu’en 2001. Rhône-Poulenc a laissé tomber lorsque la société est devenue Aventis… En dehors de ces trois mécènes principaux – qui siègent au conseil d’administration et injectent 2,7 millions d’euros par an -, la fondation compte des partenaires sur des programmes spécifiques, lesquels signent pour trois ans : la Société générale et IP Télécom soutiennent les actions sur la mer, ASF (Autoroutes du sud de la France) finance les actions en faveur de la biodiversité, Valorplast (récupération de plastique) et Bouygues Télécom se sont engagés sur le changement climatique. Enfin, quelques PME (les Cheminées Seguin, Culture Vélo, SBS) ou la Caisse des dépôts sont présentes sur des actions à plus court terme.

Hulot n’est pas dupe : « Je n’entretiens aucune illusion sur les raisons de leur partenariat », écrit-il dans « A mes risques et plaisirs ». Il se sait instrumentalisé, mais c’est du donnant-donnant. Ceux qui ont poussé le bouchon trop loin sont partis. Monoprix, par exemple, estimait que les médias ne relayaient pas assez son partenariat. Un lessivier souhaitait obtenir le label « Fondation Nicolas Hulot » sur un procédé de lessive à froid. Hors de question. En juin, c’est la Marque Repère des magasins Leclerc qui claque la porte pour la même raison : impossible de faire du commerce sous l’étiquette « Hulot ».

Les sponsors privés peuvent aussi donner en nature. TF1 concède ainsi pour 429 000 euros de spots publicitaires, l’afficheur JC Decaux 204 000 euros, NRJ 100 000 euros… L’Etat se trouve à la remorque : 805 105 euros de subventions en 2005, dont 100 000 euros votés par les députés, 80 000 euros du ministère de l’Education nationale, 29 611 euros de la DRAC Aquitaine. « La part des subventions est légère (12 %), c’est voulu ! insiste Nicolas Hulot. Le contribuable paie assez souvent comme ça. »

Tout cet argent n’aura pas été investi pour rien si l’on en croit les sondages : 87 % des Français ont une bonne opinion de l’animateur, selon le baromètre Ifop du 7 décembre. Classé pour la première fois, Hulot pulvérise le record de l’enquête Ifop. Au même moment, on apprend que TF1 réduit le nombre d’émissions « Ushuaïa Nature » de quatre à trois numéros par an. Une sanction ? Une réprobation de son engagement politique ? « Non, la décision est prise depuis le printemps, époque où Nicolas ne parlait pas de présidentielle » , répond TF1. Hulot confirme en laissant percer ses regrets. Prosaïquement, la chaîne dirigée par Patrick Le Lay resserre les cordons de la bourse. Tant pis pour les 7 millions d’amoureux de la nature qui la regardent, mais « Ushuaïa » n’est pas rentable. Les tribulations audiovisuelles de Nicolas Hulot coûtent décidément trop cher…nicolas-hulot-clap-de-fin-apres-vingt-cinq-ans-d-ushuaia,M1419182165846_48

NICOLAS HULOT, LE FUNAMBULE DE L’ÉCOLOGIE

Le Figaro – le 07/10/2009

L’écolo-animateur, devenu l’incontournable conseiller des princes, manie avec habileté le pragmatisme et l’émotion, le discours destiné aux entreprises et celui adressé aux anticapitalistes. Son écologisme semble se «radicaliser», en fait, il s’adapte aux circonstances.

0a12482a-b2b6-11de-9d6d-408a1adcfdc3Il parle d’une voix douce, mais en des phrases martelées, aux accents toujours plus affirmés. Il a gardé son allure d’adolescent frêle, réfugié dans son éternelle veste à fermeture Éclair, mais les traits se sont légèrement marqués, et l’expression s’est faite plus douloureuse. Insensiblement, Nicolas Hulot a quitté la dépouille de l’animateur aventurier dont on moquait gentiment les performances aériennes et les commentaires enthousiastes entrecoupés de respirations sonores.

Nicolas Hulot ne fait plus sourire, et Le Syndrome du Titanic – titre de son film qui sort mercredi dans les salles – n’est pas la version pour grand écran de ses émissions de TF1, tableaux chatoyants d’une nature généreuse et méconnue, mais une charge lyrique et violente contre le monde tel qu’il va. Un réquisitoire coup de poing, aux accents de prophétie noire. Le parfait contre-emploi. Peut-on passer impunément du statut de vedette d’une chaîne privée, spécialiste du grand spectacle populaire, à celui de héraut d’une écologie militante aux allures de contestation virulente ? Métamorphose ou cheminement, Nicolas Hulot a franchi un pas. Et pris le risque du malentendu.

Parce qu’il venait de la télévision, parce qu’il était populaire, avec son air de profonde gentillesse et sa sincérité farouche, celui qui a mis à la mode en France un mot imprononçable, «Ushuaïa», au point de faire oublier la ville des terres lointaines de Patagonie qui porte ce nom, a conquis, en vingt ans, une place dans le paysage médiatico-politique que personne n’aurait même songé à lui concéder. Mais M. Hulot n’a rien d’un doux rêveur et si son grand-père a inspiré à Jacques Tati son personnage de naïf lunaire, le petit-fils, quand il ne vole pas en ULM, a bien les pieds sur terre. De son époque «star de la télé» à celle de conseiller des politiques, il a maintes fois démontré un pragmatisme qui, souvent, déroute, parfois choque, mais lui vaut ses réussites.

L’agacement des Verts

On ne naît pas écolo, on le devient. Et l’animateur confesserait presque une forme de naïveté première, que «l’intensité des voyages» aurait peu à peu dissipée. «Comme beaucoup de gens, avoue-t-il, j’étais sous le conditionnement de quelques certitudes. Le progrès me semblait irréversible, la nature infinie et douée d’une capacité de régénération. J’étais né là-dedans.» Mais vers le milieu des années 1990, au fil des lectures et des rencontres, il amorce un lent virage. Il crée la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, à vocation éducative. «Ushuaïa, le magazine de l’extrême», deviendra «Ushuaïa Nature», l’émission qui coûte à TF1 un million d’euros par numéro, et qui lui vaut cette image d’écolo baroudeur et sympathique, classé dans les personnalités préférées des Français. Et pendant que l’animateur part à la rencontre des derniers gorilles ou des tribus amazoniennes, la déclinaison de la marque Ushuaïa se transforme en fabuleux business. Dont l’animateur ne profite qu’indirectement puisqu’il est salarié de TF1, et que la manne est censée compenser le coût de l’émission.

En quinze ans, la chaîne cède la licence d’exploitation de la marque à une quinzaine de sociétés. De L’Oréal, pour les produits cosmétiques, à Atol, pour la lunetterie, en passant par les vêtements, l’électronique, la papeterie et, récemment, les tour-opérateurs. Adriana Karembeu changeant la monture plastique de ses lunettes Ushuaïa pour coller à la mode : l’image n’est pas franchement «écolo-compatible». Pas plus que les parabènes dans les gels douche (la marque a, depuis, rectifié le tir avec une gamme certifiée bio). La critique est ancienne. Vient s’y ajouter aujourd’hui l’énumération des sponsors de sa fondation : EDF, Bouygues, Saint-Gobain, Orange. On serait à moins accusé de cynisme.

Pour les tenants français du courant de la décroissance, Nicolas Hulot est d’ailleurs l’ennemi à abattre, le prototype de la taupe, consciente ou non, du capitalisme. Vincent Cheynet, fondateur de La Décroissance, qui se souvient que l’animateur a toujours marqué sa méfiance vis-à-vis de ces «purs» qui refusent de se salir les mains, lui reproche un positionnement farouchement en dehors du clivage gauche-droite, et loin de l’anticapitalisme militant. «Je n’ai pas une vision diabolique du monde économique, se défend l’animateur. Tous les acteurs économiques ne sont pas des exploiteurs, et ces grandes entreprises, c’est aussi le monde du travail.» Et de rappeler que, pour le combat qu’il entend mener, il faut de l’argent. Quand on n’a pas de fortune personnelle, et que l’on n’a pas envie de grever davantage le budget de l’État, reste la philosophie de Clemenceau : «Quand la maison brûle, on ne regarde pas qui passe les seaux d’eau.» Et Nicolas Hulot, à ce jeu-là, est désormais libre de choisir d’où viennent les seaux. Quitte à se payer le luxe d’arroser un peu ceux qui les lui passent.

Car la bête noire des écolos radicaux, celui qui avait inspiré à Jacques Chirac son discours sur l’écologie «humaniste», et qui avait permis à Nicolas Sarkozy de damer joliment le pion à la gauche sur les questions d’environnement, semble avoir franchi le Rubicon. Au point d’agacer sérieusement Daniel Cohn-Bendit. Le grand vainqueur des élections européennes, chantre de l’écologie soft et du «libertarisme» festif, aime à repousser ce nouveau concurrent du côté des extrêmes. Et, pourquoi pas, à l’accuser de véhiculer une vision catastrophiste, dont le corollaire serait un déni de démocratie.

Pour le dire simplement, le propos des experts de la Fondation Hulot impliquerait la nécessité d’une action immédiate, et donc l’absence de choix de la part des acteurs. Son «pacte écologique», signé par les principaux candidats à l’élection présidentielle de 2007, avait volé la vedette aux Verts, et ramené les électeurs soucieux d’environnement dans le giron de Nicolas Sarkozy : il s’inquiète des flux migratoires provoqués par les dérèglements climatiques et la pauvreté ; il croit à la gouvernance mondiale, mais pas au tout-État. De quoi agacer dans le camp d’une gauche libertaire pour qui il incarne une forme de réaction qui, pire que tout, fait gagner la droite. Dans un entretien au magazine Marianne, Daniel Cohn-Bendit se plaît donc à suggérer que le nouveau venu sur les plates-bandes politiques aurait rejoint les idées d’Olivier Besancenot.

Et de fait, la violence de son film, qui use du choc des images et non de la démonstration raisonnée, qui passe de la mise en garde à la dénonciation et de la critique écologique à la critique sociale, ne fait pas franchement dans la dentelle idéologique. Mais une fois de plus, Nicolas Hulot s’échappe des habits de la radicalité qu’on veut lui faire porter. Trop habile, ou simplement cohérent ? Il est pour le nucléaire par lucidité, pour le dialogue avec les grandes entreprises plutôt que pour le «grand soir», et pour une politique gouvernementale dont il est l’un des inspirateurs.

Faux naïf

«Radicalité ?, s’étonne-t-il. Je ne me reconnais pas du tout dans ce terme de radicalité. J’ai approfondi ma pensée, c’est tout. Écoutez Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nation unies. Il est beaucoup plus virulent que moi, et personne ne l’accuse de radicalité. Et Nicolas Sarkozy, lorsqu’il plaide pour la régulation du capitalisme, il n’est pas non plus radical ?» Son divorce d’avec le libéralisme ? Il le nie. Et cite ses convergences avec le président français, comme avec le président américain, pour mieux rendre son discours acceptable par ceux qu’un film électrochoc aurait pu effaroucher.

Hulot le funambule reste droit sur son fil. Pas question de décroissance, ni d’antilibéralisme. «C’est un problème de vocabulaire, rectifie-t-il. Je ne rejette pas en bloc le système. Je suis contre le capitalisme sauvage, qui nous mène à la catastrophe. Tout comme l’est le G20 quand il réglemente – grâce à Sarkozy – les paradis fiscaux. L’exemple de ce qu’il faut faire, c’est le paquet énergie-climat : une croissance-décroissance sélective en fonction des flux, et une utilisation intelligente de la technique. Le problème se complexifie, il faut donc s’adapter sans dogmatisme.»

Face à une urgence ardente, celle de répondre aux futures crises provoquées par une consommation effrénée et dépourvue de sens, il tient le discours des valeurs. Et l’adapte à son public. Aux politiques, celui de l’influence ; aux entreprises, celui de l’image ; aux Français, celui de l’émotion. Un dispositif qui module l’action de sa Fondation, ses amitiés en forme de bras de fer avec les politiques et son image auprès du grand public. Le film n’est qu’un élément parmi d’autres dans le puzzle du faux naïf-vrai pragmatique. Il a choqué par sa violence ? Hulot reprendra son bâton de pèlerin pour concevoir ce qu’il présente comme un libéralisme respectueux des hommes et du monde qui les entoure. On l’accuse de noirceur ? Il met l’accent sur ses propositions, sur ses enthousiasmes. Nicolas Hulot a compris que, inclassable, il n’en était que plus efficace pour faire passer un message qu’il veut avant tout lucide. Le funambule se félicite de chaque pas.

APPLE ET LEONARDO DICAPRIO S’ASSOCIENT à WWF POUR SECOURIR LA PLANÈTE

Le Figaro – le 15/04/2016

Leonardo DiCaprio est connu pour son engagement pour la plsnète
La célèbre marque lance l’opération «Apps for Earth», visant à récolter des fonds pour l’ONG dédiée à la sauvergarde de la planète. L’initiative bénéficie du soutien de la star hollywoodienne.

A moins d’une semaine du jour de la terre, le 22 avril prochain, Apple réaffirme son engagement pour la planète. La célèbre marque a dévoilé son projet «Apps for Earth». L’initiative vise à inciter les utilisateurs de la marque à la pomme à contribuer à lever des fonds pour WWF, la célèbre ONG de protection de l’environnement. En plus des applications pour la promotion de la Terre, Apple a changé thématiquement l’ensemble de la présentation de l’App Store avec de multiples messages soucieux de l’environnement.

L’opération, mise en place par Apple du 14 au 24 avril, veut inciter chaque utilisateur d’iPhone, iPod, iPad ou Mac à se joindre au mouvement. Concrètement, les utilisateurs pourront faire des achats sur certaines applications spécifiquement choisies. Le vice-président marketing d’Apple, le célèbre Phil Schiller a donné le top départ de l’opération sur Twitter.

Il a été suivi par le célèbre acteur Leonardo DiCaprio, particulièrement engagé en faveur de la planète. «Fier de soutenir @World_Wildlife et @AppStore qui lancent #AppsforEarth avec la participation de 27 apps qui apportent leur soutien à WWF», écrit-il sur Twitter.

Peu après, ce fut au tour du célèbre acteur et producteur américain, Edward Norton de soutenir l’initiative, toujours sur Twitter.

Des contenus dédiés sur les applications

Au total, 27 applis sont concernées et les plus populaires ont été sélectionnées, notamment la célebre Angry Birds 2, Candy Crush Soda Saga, Disney Infinity: Toy Box 3.0, Hearthstone, Kendall & Kylie, Map My Run+, Procreate, SimCity BuildIt…La plupart des applications ont été mises à jour pour refléter le partenariat entre Apple et WWF, et certaines proposeront même des contenus exclusifs pour collecter des fonds pour l’ONG. L’app photo très populaire VSCO, par exemple, proposera une édition limitée WWF préréglée pour «améliorer subtilement les milieux naturels, et est idéal pour les paysages et la faune».

Quant à Angry Birds 2, il va également ajouter un niveau spécial et des options sur le thème de la conservation des océans. Jurassic World, une app également très populaires du store, proposera également des contenus dédiés.

L’application de la célèbrité américaine Kendall Jenner compte également parmi les app partenaires.

Tous les fonds ainsi levés seront reversés à WWF, principal organisme de protection des ressources naturelles. L’ONG se dit particulièrement fière d’avoir été sélectionnée par Apple. «En plus de 16 histoires sur les animaux les plus étonnants, les utilisateurs pourront faire l’expérience d’une image à 360°C de la Terre depuis l’espace sur iPhone, ils pourront jouer avec de l’eau numérique, et prendre et partager une photo en origami de la planète dans le cadre de #AppsforEarth», souligne WWF. En France, l’organisation souligne que l’opération sera très relayée sur les réseaux sociaux. «Apple avait lancé une opération comparable avec le chanteur Bono il y a deux ans. Elle avait permis de lever 20 millions de dollars en un mois pour la lutte contre le Sida, si nous levons 20 millions pour la planète, ce sera très bien», indique un porte-parole de l’ONG. Et certaines opérations pourraient se tenir à Paris, mais pour l’heure, le mystère cher à Apple, reste entier.

MAUD FONTENOY, L’IMPOSTURE ÉCOLOGISTE QUE LE GOUVERNEMENT PREND EN EXEMPLE

Reporterre – 25 mars 2015 / Clara Griot et Hervé Kempf

Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education nationale, invite les professeurs à se servir des « kits pédagogiques » de la Fondation Maud Fontenoy. Une privatisation de l’éducation d’autant plus surprenante que la navigatrice à la rame, fidèle de Nicolas Sarkozy, tient un discours sur l’environnement qui reprend celui du patronat. Et que sa Fondation compte parmi ses trois directeurs… le milliardaire François Pinault !

Le gouvernement se mobilise pour préparer le terrain en attendant la conférence Paris-Climat 2015 : « Le ministère de l’Education est engagé de manière active dans l’éducation au développement durable », indique une lettre envoyée aux professeurs en décembre 2014 par la ministre de l’Education nationale.

Et pour sensibiliser les élèves à l’environnement, Najat Vallaud-Belkacem incite fortement les écoles à utiliser les outils de la Maud Fontenoy Foundation. Au programme, de l’éducation en kits et des défis pédagogiques. « Cet outil est à la disposition des écoles et établissements et disponible gratuitement sur le site de la Fondation », précise la lettre.

- Télécharger la lettre de la ministre :

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Sur le site de la fondation, les professeurs sont invités à choisir entre des illustrations d’oiseaux et de vagues, des kits pédagogiques pour le primaire, le collège ou le lycée, selon les besoins de chacun. Le tout, coloré et illustré de photos de baleines, ressemble plus à un document d’agence de communication qu’à un outil éducatif.

En annexe, des défis sur le thème « Changement climatique : il est temps de se bouger » promettent de récompenser les jeunes qui trouveront les meilleurs slogans ou visuels sur le sujet.

Mais si les kits proposés partent de la réflexion autour des océans, ils abordent aussi des thèmes plus larges, comme la mondialisation ou les biotechnologies. Un beau tour d’horizon des problématiques actuelles. Un problème ?

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Clip pédagogique de la Maud Fontenoy Fondation

Une « écologiste » à la mode Sarkozy

La blonde et avenante Maud Fontenoy a tout pour plaire. Cette navigatrice née à Meaux est devenue, en 2005, la première femme à traverser le Pacifique à la rame. En 2008, elle engage sa fondation créée en 2007 sur le terrain de l’écologie avec pour slogan « Sauver l’océan, c’est sauver l’homme. » Elle a parcouru les océans et tente aujourd’hui de les défendre, le tableau est idyllique.

Mais ses avis à l’emporte-pièce détonnent avec ses engagements. En 2013, la navigatrice publiait un livre au titre racoleur : Ras-le-bol des écolos : pour qu’écologie rime enfin avec économie ! aux éditions Plon. Elle y critiquait avec vigueur le traitement de l’écologie en politique : « Stop aux manœuvres politiques, aux dessous-de-table et autres accords trompe-l’œil pour s’assurer un siège, un poste ou une circonscription ! »

Un envol d’autant plus surprenant que Mme Fontenoy est très liée à l’UMP, un parti dont on sait qu’il est indemne de toute manœuvre ou dessous-de-table. Car si Maud Fontenoy a passé des années à parcourir les océans, elle a aussi arpenté les courants de la politique.

Candidate aux élections régionales en Île-de-France derrière Jean-François Copé en 2004, elle s’est ensuite engagée aux côtés de Sarkozy. En 2007, elle a reçu, des mains de ce dernier, les insignes de chevalier de l’ordre national du mérite, et l’a soutenu durant la campagne présidentielle de 2012.

Une « écologiste » pro-gaz de schiste, pro-OGM et pro-nucléaire…

Il est étrange que la ministre de l’Education nationale promeuve les productions d’une personne aussi politiquement engagée. Et dont les positions recouvrent régulièrement celle du patronat.

Ainsi, en janvier 2014, celle qui veut « sauver l’homme », demandait à François Hollande d’autoriser l’extraction du gaz de schiste. « L’exploitation des gaz de schiste permettrait de faire baisser le coût de l’énergie en France », expliquait-elle au journal Le Parisien. Maud Fontenoy prétendait que les problèmes environnementaux de cette technique seraient résolus grâce à l’introduction d’une nouvelle technique propre, la fracturation au propane, un liquide réutilisable. Une technique qui n’a jamais été expérimentée

Mieux, lors d’une rencontre sur l’économie circulaire, en 2014, l’ex-rameuse, au savoir apparemment encyclopédique, prenait position en faveur des OGM : « Il faut être réaliste. Cela apporte des solutions au niveau médical et avec l’explosion démographique des prochaines années, il faudra bien nourrir tout le monde. » Quant au dossier sensible du nucléaire, son opinion est aussi cavalière avec les faits : « Cela reste encore l’énergie la moins polluante et la moins chère. Et puis cela représente 400 000 emplois. »

En fait, ces assertions, servies par un joli sourire qui passe bien à la télé, sont les mêmes qui sont portées par les différents lobbies du gaz de schiste, des OGM ou du nucléaire. Rien d’étonnant, en fait. Mme Fontenoy est à tu et à toi avec les maitres de l’économie : un des trois directeurs de sa Fondation n’est autre que… le milliardaire François Henri Joseph Pinault.

Le milliardaire François Pinault co-dirige la Fondation Maud Fontenoy

Avec un tel positionnement, il n’est pas certain que Maud Fontenoy soit la plus indiquée pour enseigner l’écologie aux enfants.

COP 21 : RÉDUIRE LE CO2 POUR MIEUX VENDRE DU NUCLÉAIRE ?

Reflets infos – le 01/02/2015 par Yovan Menkevick  :

BRICE-LALONDE

Brice, ce héros écologiste qui installe les lobbyistes du nucléaire dans la Global Compact

‘La sales manager d’Areva estime qu’on ne relèvera pas le défi du changement climatique sans le nucléaire. Sans blague ? Le Global compact, puisque c’est de lui dont il est question, est un machin onusien censé sensibiliser les entreprises au changement climatique, leur offrir des solutions, etc. Lalonde s’en occupe pour la France, en vue de la conférence climat (Cop21) de Paris. Lalonde est délégué par New-York.

‘C’est une enquête publiée sur Mediapart, intitulée « Climat : le lobby nucléaire prend position au plus haut niveau»  qui relance — et souligne — la problématique de cette fameuse lutte contre le changement climatique (anciennement nommée « réchauffement climatique »). L’effet de serre causé par les émission de CO2 — si vous avez bien appris votre leçon —  est un phénomène constant qui réchauffe la planète. Nous devrions donc avoir des étés caniculaires et des hivers très doux, et ce, de manière exponentielle. Que ce ne soit pas le cas ne gène personne, que le plateau climatique qui dure depuis 1998 ait été admis par les plus hautes instances scientifiques, non plus. La chaleur doit être coincée quelque part (l’année 2014 « la plus chaude » depuis 100 ans l’est de quelques centièmes de degrés et ne représente rien, mais on s’en fout, c’est très grave pour les lobbies) et les scientifiques continuent de la chercher cette chaleur, mais en attendant, il faut faire avancer le grand plan onusien (dont le GIEC est une émanation) de lutte contre… la pollution ? L’industrie nocive ? Les transports polluants ? Les énergies dangereuses ? Non : le CO2. Il faut D-E-C-A-R-B-O-N-N-E-R. Cette enquête, si vous êtes intéressé par la réalité des coulisses de la grande magouille climatique, orchestrée par des « écologistes » du type Brice Lalonde, est franchement intéressante à lire.

Areva nous vend du rêve, c’est beau…

La Sales Manager d'Areva

La sales manager d’Areva estime qu’on ne relèvera pas le défi du changement climatique sans le nucléaire. Sans blague ?

Le Global compact, puisque c’est de lui dont il est question, est un machin onusien censé sensibiliser les entreprises  au changement climatique, leur offrir des solutions, etc. Lalonde s’en occupe pour la France, en vue de la conférence climat (Cop21) de Paris. Lalonde est délégué par New-York. Ce cher Brice, ancien conseiller de Sarko via Borloo, mais ayant aussi bouffé chez Rocard, Cresson, a embauché une ancienne dirigeante d’Areva pour organiser le fameux machin à destination des entreprises. Son nom ? Myrto Tripathi. En charge de l’offre « nouveaux réacteurs », et  sales manager des carburants nucléaires pour le compte de l’entreprise Areva, auprès de l’Inde de 2009 à 2011. C’est elle qui va choisir les intervenants pour le sommet, et est en charge du « livre blanc des solutions » qui sera publié au terme du Global compact. Cette charmante personne, au sein du Global compact, est bien entendu toujours payée par son employeur : Areva.

Petit extrait d’un courrier envoyé par Myrto Tripathi à ses collègues du Global compact, que Mediapart s’est procuré  :

« Je pense essentiel que nous ayons un représentant de l’énergie nucléaire en tant qu’intervenant dans la table ronde “Énergie” », car « le nucléaire est une des solutions aujourd’hui sans laquelle nous ne parviendrons pas à relever le défi du changement climatique ». Et aussi parce que « les entreprises n’ont pas les réticences du grand public ou des ONG. Si on veut être crédible dans notre volonté de se faire leur porte-parole, on ne peut pas ignorer le nucléaire dans notre approche du débat climatique ».

Tout est dit. Surtout quand on sait que le dernier rapport de synthèse du GIEC en direction des décideurs préconise très clairement l’énergie nucléaire comme solution de lutte contre le changement climatique… avec les renouvelables…

Brice, tu t’es vu quand tu réponds aux journalistes ?

Le responsable du machin [français] pour les entreprises et créé par l’ONU, Brice Lalonde, a répondu quelque chose de très amusant à Jade Lingaard de Mediapart, lorsqu’elle l’ a interrogé sur la présence dans les organisateurs du sommet, de l’employée d’Areva : « J’ai trouvé plutôt sympa de la part d’Areva de nous filer quelqu’un (…) c’est une manière de contribuer en nature au sommet» .

Non ? Brice, tu n’es pas sérieux là ? Si ? Dernière réaction de Brice-de-Global-compact, sur l’utilisation du nucléaire dans la lutte contre le « dérèglement climatique » (autre chouette terme en vogue) : « le nucléaire, j’essaie de l’aborder avec calme. On est obligé de faire avec. J’essaie d’intégrer ça dans mon logiciel, mais je ne pense pas en dépendre. Il n’y a pas de complot »

Ah ben non. Des entreprises qui chercheraient à comploter pour se positionner sur des marchés, des organisations internationales qui comploteraient pour modifier la donne économique ça n’arrive que dans les films. Les théories complotistes, Brice, il ne mange pas de ce pain de là. En plus, il n’est pas dépendant. On  est rassurés.

Mais lisez quand même cette excellent enquête de Mediapart. Un peu comme pour le « Je suis Charlie », dites-vous que lorsque le politique vous demande d’être partie prenante avec lui dans une grande « lutte », les choses ne sont jamais simples, ni claires, ni sans conséquences.’

 

 

Reflets infos – le 01/02/2015 par Yovan Menkevick